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  • WASH and Gender Webinar

Par Rémi Barroux

Publié le 16 juin 2014 à 11h30, modifié le 23 juin 2014 à 14h41 - Original paper in: Au Sénégal, l’enfer des mines d’or pour des centaines d’enfants (lemonde.fr)

Dans le sud-est du pays, la ruée vers le précieux minerai attire des familles entières. Les plus jeunes désertent l’école, rêvant d’argent facile.

À Kharakhéna, dans le sud-est du Sénégal, l'activité d'orpaillage attire des enfants, comme le jeune Adama, et des milliers de personnes, venus de villages locaux ou de pays voisins tels que le Mali et la Guinée. Attirés par l'espoir d'un gain facile, ils abandonnent souvent l'école pour travailler dans des conditions dangereuses, extrayant le minerai d'or dans des puits qui dépassent souvent la profondeur règlementaire de quinze mètres.

La population de Kharakhéna a explosé, passant de moins de 200 habitants en 2011 à près de 12 000 aujourd'hui, vivant dans des maisons de paille et de bois étroitement regroupées, avec un risque élevé d'incendie. Le village fait face à de graves problèmes d'eau et de santé, avec un seul puits potable et un infirmier pour des visites régulières, tandis que les accidents dans les mines sont fréquents.

Des efforts sont en cours pour remédier à cette situation. L'association La Lumière, créée en 1999, s'est fixé pour objectif « Zéro enfant dans les sites d'orpaillage d'ici à 2017 ». Elle a établi un centre à Kédougou pour accueillir, orienter et réinsérer socialement et professionnellement les enfants issus de l'orpaillage. La Lumière œuvre également à la sensibilisation des chefs de village et des familles sur les dangers du travail des enfants dans les mines et sur les droits des enfants selon les conventions internationales.

La Lumière a contribué à la création de comités de protection des enfants (CPE) et s'emploie à identifier les enfants travaillant sur les sites d'orpaillage pour ensuite engager un processus de médiation avec les parents et la communauté, visant à retirer ces enfants des mines et à les réintégrer dans des parcours éducatifs ou professionnels.

Les résultats de ces efforts sont tangibles. Entre décembre 2013 et février 2014, soixante-quinze enfants ont été identifiés sur les sites d'orpaillage, avec la majorité retournant à l'école ou rejoignant des programmes de formation professionnelle. Des histoires comme celle de Tassilima Sakharoka, 17 ans, qui est passé de l'orpaillage à une formation de soudeur, illustrent le succès possible de ces initiatives.

Cependant, malgré ces avancées, le défi reste immense. Des villages comme Samékouta continuent d'être des centres d'orpaillage actifs, attirant les enfants au détriment de leur éducation. La situation économique des familles et l'attrait de l'or restent des obstacles majeurs à surmonter, comme le souligne l'expérience de Sambou Denfakha avec son fils Moro.

La bataille pour la protection des enfants et leur éducation continue dans cette région où l'orpaillage offre une richesse temporaire mais souvent illusoire, et où les efforts d'ONG comme La Lumière sont vitaux pour offrir un avenir meilleur à ces enfants.
 

 

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