Résilience et pérennisation du château d’eau d’Afrique de l’Ouest (REPECHAO)

Résilience et pérennisation du château d’eau d’Afrique de l’Ouest (REPECHAO) L’objectif global est d’étudier les conditions de remplissage du château d’eau guinéen, réservoir naturel assurant la permanence des écoulements des grands cours d’eau et, spécifiquement, évaluer les ressources en en eau depuis 1950 (évolution du tarissement), l’évolution de l’occupation des sols depuis 1950 (cinématique occupation de sol) et du risque inondation en aval. Résultats du projet : i) Des mesures d’infiltrométrie et hydrométrie ont été effectuées pour estimer les ressources en eau, leur stockage et évolution. Les différences les plus importantes pour la conductivité peuvent être observées pour les sols gérés avec des cultures. Ii) La modélisation hydrologique a permis d’obtenir des estimations satisfaisantes des écoulements (SWAT) et des zones inondées dans le Bafing (HEC-RAS). L’évolution de l’indice NDVI (données satellitaires) a montré un net reverdissement. Des recommandations : i) Faciliter le stockage de l’eau (améliorer l’infiltration, pratiques souvent ancestrales à favoriser, agroécologie et permaculture), ne pas modifier la mise en valeur des bas-fonds, forêts galeries, jardins de femmes, jardins de cases (tapades), etc., qui sont extrêmement efficaces en termes de l’agronomie (rendements excellents) comme en termes de l’hydrologie. Ii) Le bassin du Bafing semble résilient au réchauffement climatique et semble maintenir ses capacités de rétention en eau et donc ses qualités de château d’eau ; certains des agrosystèmes très représentés et représentatifs du Fouta Djallon sont, non seulement résilients, mais aussi parfaitement adaptés au réchauffement climatique. Iii) le Fouta Djallon fait partie d’une zone où la pluviométrie pourrait baisser après 2030 ou 2035 (voir cartes de variabilité climatique plus haut) à l’inverse de la situation dans l’ensemble du Sahel et il serait prudent de tout faire pour renforcer la résilience des agrosystèmes du massif comme dans toute l’Afrique de l’Ouest.