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Les eaux souterraines sont une ressource de plus en plus importante en Afrique, dont le potentiel doit encore être pleinement exploité. Les outils numériques peuvent soutenir et stimuler une gestion efficace des données afin de permettre la prise de décisions plus judicieuses sur le plan technique et même au niveau communautaire. Dans cette optique, le développement et la diffusion de logiciels libres et gratuits robustes constituent une pierre angulaire pour améliorer la gestion des eaux souterraines, permettant ainsi d'autonomiser autant que possible les unités de recherche et les unités techniques des universités, des autorités responsables de l'eau et des entreprises privées, en accordant une attention particulière aux communautés/pays aux ressources limitées. Dans ce contexte, nous essayons de faire le point sur l'utilisation des outils numériques pour la gestion durable des eaux souterraines sur le continent africain. En partant d'une analyse documentaire complète et en menant des enquêtes par le biais d'un questionnaire structuré sur les pratiques en cours au niveau des institutions et du secteur privé, les résultats de la recherche permettent d'avoir une vision claire du niveau actuel des connaissances et de la diffusion de ces outils.

Les outils numériques les plus répandus pour la gestion des ressources en eaux souterraines sont les feuilles de calcul, puis les applications des systèmes d'information géographique, suivies des outils de modélisation numérique, et enfin des outils avancés d'analyse statistique. Nous avons utilisé les expériences de modélisation numérique des eaux souterraines, récupérées dans des articles scientifiques dont les scientifiques africains sont les premiers auteurs, comme un indicateur pour évaluer le niveau de digitalisation dans la gestion des ressources en eaux souterraines en Afrique. Les données recueillies montrent qu'à l'heure actuelle, l'utilisation d'outils numériques/de modèles numériques des eaux souterraines est considérée comme une activité occasionnelle, appliquée principalement à de grands projets d'ingénierie ou à des études de modélisation de base, et rarement utilisée pour la planification et la gestion de la ressource. Dans l'ensemble, leur utilisation au cours de la période 2000-2020 peut être considérée comme limitée. La modélisation numérique des eaux souterraines et/ou d'autres outils numériques sont toujours considérés comme des outils orientés vers la recherche. Il existe une nette différence dans leur utilisation entre l'Afrique du Nord, où cinq pays ont à peine produit en 20 ans le même nombre d'études que les pays d'Afrique subsaharienne.

Lors de l'évaluation de la volonté actuelle des institutions africaines (universitaires et gouvernementales), les outils digitaux sont reconnus comme des outils nécessaires à la gestion des ressources en eaux souterraines au niveau national ou régional. Les compétences et les capacités pour traiter la gestion des eaux souterraines à l'aide d'outils numériques sont considérées comme manquantes par les 50% de notre échantillon. Par conséquent, le besoin de renforcer les capacités en matière d'utilisation des outils numériques pour la gestion des eaux souterraines est (extrêmement) élevé.

Les solutions logicielles commerciales dominent toujours le marché en Afrique (c'est-à-dire dans les applications SIG et les interfaces graphiques pour la modélisation numérique), tandis que les solutions à code source libre ont vu leur utilisation augmenter ces dernières années. Une grande partie des personnes interrogées préfèrent les logiciels à code source ouvert (71%) aux logiciels commerciaux (22%). Les logiciels à code source ouvert sont préférés en raison de la possibilité de développer des applications sur mesure grâce à la disponibilité du code, à la fiabilité du logiciel et à sa facilité d'utilisation. Les logiciels libres et open source seraient utilisés si une formation adéquate était dispensée par 70 % des personnes interrogées, mais 30 % supplémentaires nécessiteraient également une aide à l'utilisation du logiciel.

Enfin, les principaux obstacles à l'utilisation des outils digitaux sont : i) la rareté des données pour développer un modèle, ii) l'insuffisance des ressources pour développer et maintenir un modèle, et iii) le manque de capacités. La numérisation des données relatives aux eaux souterraines dans des archives numériques est une nécessité. D'un autre côté, les principaux problèmes sont liés au manque de compétences informatiques et au manque de ressources informatiques. En outre, l'absence de réseaux de transmission de données adéquats et efficaces (Internet) est considérée comme le principal obstacle à la diffusion des nouvelles technologies.

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