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Résumé

Ce rapport technique présente les simulations et analyses du scénario appelé « de base –préférentiel » proposé dans le rapport provisoire « LE CADRE STRATEGIQUE POUR LA SECURITE EN EAU (CaSSE) DE LA ZONE D’INFLUENCE DU BASSIN DE LA MEKROU. Le scénario proposé a été testé avec les outils de modélisation hydrologique, variabilité climatologique et agricole développés dans le cadre des activités scientifiques et techniques du projet Mékrou. Les modèles à l’origine de ces simulations et analyses ont été discutés et validés avec les partenaires régionaux et nationaux du projet (représentants scientifiques régionaux et locaux ainsi que des représentants des services hydrologiques et météorologiques du Benin, Burkina Faso et Niger et les services techniques de l’Observatoire du Niger) lors de l’atelier de validation scientifique et technique de Février 2017 à Niamey.

Le travail sous-jacent a été fait avec AGRHYMET et les partenaires scientifiques du Bénin, Niger et Burkina Faso.

CONCLUSIONS GENERALES 

D’après les données mises à disposition du projet MEKROU et les simulations réalisées indiquent que :

  • La quantité d’eau annuelle disponible sur la rivière de la Mékrou est de 760 Mm3. Il est donc à noter que celle-ci est donc inférieure (de l’ordre du 16%) à celle référencée dans le rapport CaSSE (900 Mm3).
  • Il est à noter que la variabilité interannuelle de la quantité d’eau disponible est très importante (déficits supérieurs à 30%) avec une récurrence des années plus sèches (la période de retour des déficits est de l’ordre de 3-4 ans). Ceci implique que la moyenne de la disponibilité d’eau annuelle n’est pas suffisamment représentative et, en conséquence, cette forte variabilité doit être prise en compte dans les scénarios de développement.
  • Les quantités d’eau de surface (par an) dans les bassins aux alentours du bassin de la Mékrou sont bien plus faibles (Figure 1) que dans le bassin de la Mékrou lui-même, à l’exception de la rivière Alibori (+5%). Cela appuie l’option proposée par les consultants de considérer seulement les ressources en eaux du bassin versant de la Mékrou (Option 2 du rapport CaSSE).

SCÉNARIO DE BASE – PREFERENTIEL

  • En 2025, la valeur de l’indice de stress hydrique (Falkenmark Index-FI) indique des conditions de pénurie en eau sur le bassin, proche de la pénurie absolue et systématique (la disponibilité en eau considérée est la même qu’aujourd’hui, soit 760 Mm3).
  • En 2025, l’analyse de la demande versus la disponibilité en eau de la rivière Mékrou indique que les ressources en eau sont peu exploitées (correspondant à 18% du total disponible) ; cependant :
    • la demande en eau est sous-estimée car tous les secteurs n’ont pas pu être pris en compte dans les calculs de la demande en eau (balance hydrologique), par manque de données disponibles : le secteur de la pêche au Niger, l’énergie, les besoins pour l’activité industrielle et artisanale, … -
    • Le débit environnemental proposé par les consultants dans le CaSSE est négligeable (<0.001% de QE) comparé aux besoins réels. Un minimum de 20% de la disponibilité en eau devrait être réservé pour l’environnement et la biodiversité, soit donc environ 152 Mm3, d’autant plus que le Parc W, qui en serait directement affecté, est un atout naturel et économique important pour la sous-région.
    • La variabilité inter-annuelle forte n’a pas été prise en compte. Dans le cas d’une année de déficit de 40% par rapport à la moyenne, la demande en eau représenterait approximativement 29% de l’eau disponible.

 

  • L’augmentation du bétail (3.2% par an en moyenne – rapport CaSSE) est un élément clef pour la production agricole et la sécurisation alimentaire en viande de la population.
    • CAS 1 : Selon un taux de croissance de 3.2% par an en moyenne, le surplus de fertilisant organique produit par cette augmentation d’animaux permettrait, sans étendre les surfaces agricoles, l’augmentation de la production de céréales (maïs, sorgho, millet, riz) d’environ 9.1% au Bénin et 5% au Niger et Burkina Faso ; ou de la production de coton d’environ 9.4% au Bénin et 4% in Niger et Burkina Faso ; ou de la production de légumes d’environ 10.5% in Bénin and 3.2% au Niger et Burkina Faso. La demande en 2025 de fourrage suite à l’accroissement du cheptel est estimée à environ 2.9 MT/an. Environ 5250 km2 seraient donc nécessaires ce qui reviendrait à utiliser pratiquement toute la superficie classifiée comme prairie/pâturage du bassin pour produite cette quantité de fourrage.
    • CAS 2 : Si l’on considère les objectifs d’augmentation du cheptel à l’horizon 2025 du scénario base-préférentiel, soient 1 274 005 UBT pour le Bénin, 2 385 643 UBT pour le Burkina Faso, et 1 728 114 UBT pour le Niger, ceux-ci supposent une croissance très importante (supérieure au taux de croissance moyen de 3.2% par an du cas 1). Il est à tenir en compte que l’augmentation du bétail impacte également le besoin de fourrage, ce qui est d’autant plus crucial pendant la période sèche, et donc particulièrement sensible aux déficits récurrents. La demande en 2025 de fourrage suite à l’accroissement du cheptel est estimée à environ 12.3 MT/an. Une partie des besoins de fourrage (environ 7% maximum) pourrait être assurée, en particulier en saison sèche, par les résidus de cultures estimés approximativement à 0.3 M tonnes sur le bassin stricto sensu et 0.8 M tonnes sur la zone d’influence (ZI). Si l’on considérait la possibilité de subvenir aux besoins de fourrage avec seulement les surfaces disponibles sur le bassin, il est à noter également que l’augmentation du cheptel à l’horizon 2025 demanderait une surface pour le fourrage d’environ 25 000km2 ; alors que le bassin versant de la Mékrou a une superficie totale autour de 10 600km2 et la zone d’influence de 20620 km2.
  • Ces objectifs en matière d’élevage devraient donc être étudiés plus en détails et, éventuellement, considérer une combinaison de politiques nationales (voire transnationales) complémentaires plus larges, tel que l’achat de fourrage provenant d’autres régions, afin de trouver une solution pérenne et d’atteindre ces objectifs en 2025.

 

OPTION avec progression de l’irrigation (+20%)

  • Actuellement, les surfaces irriguées dans le bassin de la Mékrou sont très faibles. Il est possible de simuler une augmentation de celle-ci, la production agricole et la demande en eau supplémentaire nécessaire et quand celle-ci devrait être apportée à la/les cultures choisies. Sur une hypothèse de croissance de 20% des surfaces irriguées, la demande en eau supplémentaire moyenne est raisonnable.
  • La productivité agricole est maximisée avec une combinaison irrigation et fertilisation. Avec une irrigation de +20%, la production de riz, culture la plus gourmande en eau, augmenterait d’environ 15% nécessitant un apport en eau supplémentaire de 41.4 Mm3. En combinaison avec une fertilisation optimale, la productivité du riz pourrait être augmentée jusqu’à +110% de sa productivité (jusqu’à 7 tonnes/ha).
  • Il est essentiel de considérer la source d’approvisionnement et la planification de l’apport en eau : de avril à juin, le débit dans la Mékrou peut être insuffisant, d’où la nécessité de recourir à une source alternative (eau souterraine ou réservoir) et de disposer d’infrastructures fonctionnelles. Il serait à considérer des techniques de micro-irrigation pour la région.

 

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